«  LES BOUÉES DE SAUVETAGE »

Annonce de Séminaire

J’organise un séminaire d’une journée à Paris, avec une dizaine de participants, le jeudi 14 ou le vendredi 15 mars 2024. Ecrire, avec votre numéro de téléphone et un mot de présentation, pour tout renseignement à : moussa.nabati927@orange.fr

La Dépression Infantile Précoce (DIP), consécutive à la carence matricielle, faute d’amour et de sécurité, produit à l’intérieur du psychisme des parties dénutries, inanimées, un vide , un trou identitaire, des craintes d’inexister, un manque à être.

Elle devient ainsi le terreau d’affects douloureux : peu ou pas d’estime et de

confiance en soi, l’impression de ne pas compter, de ne rien valoir, de passer inaperçu.

Plus tard, il sera difficile pour l’adulte, souffrant d’une image médiocre de lui-même, de s’autoriser à prendre sa place ou à s’engager dans des relations durables, alors même qu’il en ressent fortement le besoin, torturé par une insupportable solitude.

Se croyant indigne et illégitime, il redoute aussi les regards et les jugements négatifs des autres, ainsi que leurs menaces d’exclusion.

Face à cette insupportable détresse narcissique de son enfant intérieur, le sujet, pour éviter la noyade tente d’assurer sa survie psychique en luttant avec force contre ses angoisses d’inexister et sa culpabilité, celle d’avoir été négligé.

Il recourt, alors, inconsciemment, à certains mécanismes de défense, à des « bouées de sauvetage » précisément dans l’espoir de compenser son manque à être pour se sentir enfin aimé, accepté , relié aux autres , exister :

  • La séduction, l’imitation, la quête boulimique de fusion, d’attention, de compliments et d’amour ; n’osant pas dire « NON », exprimer sa colère, se montrant trop gentil, trop bon par peur de déplaire…

  • La recherche de la perfection et de la brillance, la volonté de tout maitriser, l’acquisition et l’accumulation des biens, de l’argent, du savoir, du pouvoir, des succès…

  • La consommation addictive d’objets ou de personnes censées combler son vide intérieur mais qui n’arrivent jamais à le rassasier : la nourriture, l’alcool, les drogues, le sexe, les médicaments, le travail, le sport intensif, les sorties, les activités…

  • L’adhésion passionnée comme enfant-thérapeute, comme sauveur, à des philosophies, des croyances ou des causes, prétendument humanitaires, prises pour des vérités incontestées dans un contexte expiatoire et masochiste, pour conjurer son image de mauvaiseté.

Au fond, tout objet (chose, personne, valeur, conduite), est susceptible de servir de « bouée de sauvetage », dès lors qu’il devient vital, indispensable à la survie, idéalisé à l’extrême, appelé à remédier à la DIP, pour compenser le manque à être.

Toutes ces stratégies réussissent certes à assurer la survie psychologique, en soulageant momentanément les craintes d’inexister ; elles s‘avèrent, cependant, de plus en plus inefficaces avec le temps, contre-productives, voire même handicapantes, aggravant le mal-être en empêchant surtout d’être soi, vrai et de vivre librement son désir.

Impossible, en effet, de dénouer une difficulté affective ancienne et intérieure par recours à des actions réelles, extérieures et actuelles !

Alors, quelle « bouée de sauvetage » continuez-vous à utiliser ?

Serait-il temps pour vous de vous en séparer, en lui rendant grâce, bien sûr, afin de parvenir « à nager de vos propres nageoires »?

Next
Next

« NE ME QUITTE PAS… »